Coup de gueule: Les désastreuses aventures de mes photos publiées sur Facebook
“Mais quelle qualité pourrie”! Je suis certain que bon nombre d’entre vous ont déja eut l’occasion d’avoir cette remarque sur la publication de photo sur le réseau social Facebook, et pourtant, malgré tout, qui s’est arrêté de poster ses photos fétiches sur le site? On peut comprendre qu’il est techniquement difficile d’héberger les milliards de photos d’utilisateurs, alors voyons un peu à quel point FB défigure dénature compresse les photos publiées.
Prenons par exemple une photo bateau: une peluche de canard en vitrine (OK, ce n’est peut-être pas si bateau que ça)
EXIF: Canon 5D mark II – Canon EF 50mm f1.4 @ f1.4 – ISO 1600 – 1/6400s
Un peu de bruit, lumière naturelle, canard en avant plan assez contrasté.
Voyons ce que donne les infos fichiers:
- dimension: 1920 × 1280
- taille: 537 KB
- model: RGB
- profondeur: 8bits
- DPI: 150 pixel/inch
Bref, en soit, il s’agit là de standard pour une publication internet.
Et maintenant, après une publication Facebook… Le résultat ici!
Ouille, mais que s’est-il passé? Apparitions de zone pourpres, drôles de lignes directionnelles (artefacts), impression générale de lissage, zone, perte de dynamique… Voyons les infos fichier…
- dimension: 960 × 640
- taille: 62 KB
- model: RGB
- profondeur: 8bits
- DPI: 72 pixel/inch
La compression est drastique, la taille est quasi divisée par 10!
Pour y arriver, le moteur FB travaille sur tous les aspects où une image peut être compressée (avec le résultat désastreux que l’on connaît).
- dimension: 1920 x 1080 -> 960 × 640 : on passe d’une image de 2 millions de pixels à… 600k… sacrée économique sur le poids du fichier
- DPI: 150 -> 72 pixel/inch : encore une belle économie de taille, en diminuant le nombre de points, le tirage de l’image se voit réduit de moitié
- taille: 537 KB -> 62 KB : nous arrivons donc à une compression de l’ordre de 8,67… jolie performance mais fallait-il en faire autant?
- model: RGB
- profondeur: 8bits
Fort heureusement, ces deux derniers points restent identiques!
En y regardant de plus près:
Prenons la zone nette à 200% (FB à gauche, export à droite)
Le lissage FB est exécrable, faute de résolution. Tous les détails sont perdus, les contours du canard “bavent” sur plusieurs pixels mais ce qui gêne surtout la lecture de l’image, c’est la présence d’artefacts de compression.
En comparant la zone d’arrière plan (dite “bokeh”) à 200% (FB à gauche, export à droite)
A nouveau le manque de détails se fait ressentir. Les zones de lumières sont encore correctes, mais les zones d’ombre offrent un rendu très bizarroïdes… le mélange d’artefacts et la non-homogénéités du rendu donnerait presque la nausée…
Avouez qu’il est dommage de retrouver un résultat pareil, surtout lorsque on a le fichier original à porté de clic sur son bureau (sans parler du RAW).
- dimension: 4138 × 2759
- taille: 2.784 KB
- model: RGB
- profondeur: 8bits
- DPI: 150 pixel/inch
Que penser de ce coup de gueule…? Certes, l’espace disque de FB n’est pas infini, et pour un service gratuit, la qualité est “correcte”. Selon le point de vue, l’utilisation est bien entendu différente.
Monsieur Tout-le-monde a à sa disposition un système gratuit lui permettant de partager toutes ses photos: pas de minimum de qualité, pas de soucis de place…. FB est parfait!
Mais l’amateur qui souhaitent également partager ses œuvres…? Son œil plus exigeant le fera vite déchanter… Difficile de mettre en avant les détails et les nuances qu’il apprécie tant. FB permet dès lors une petite mise en bouche, comme une introduction ou un lien vers un site tier… A moins d’utiliser l’option haute définition proposée par FB? Mais celle-ci ce révèle étrangement lente… il est certain que face à FB, les concurrents comme Flickr ou Deviant Art ont encore de beaux jours devant eux… A vous de voir quelle ergonomie vous convient au mieux 🙂